Dans le débat énergétique suisse, l’ouverture du marché revient régulièrement comme un refrain que l’on aime ou non fredonner. Prévue en 2014 par la Loi sur l’approvisionnement en électricité, elle a déjà été plusieurs fois repoussée par le Conseil fédéral. Le contexte économique et politique actuel la replace aujourd’hui au centre du débat. Au 1er janvier de cette année, la Stratégie énergétique 2050 est entrée en vigueur. Si la nouvelle loi a mis un point final à certaines discussions, elle laisse des dossiers d’une importance capitale encore ouverts, notamment le nouveau design du marché suisse de l’électricité et la signature d’un accord sectoriel avec l’Union européenne. Pour mener à bien ces deux dossiers, il faudra statuer rapidement sur l’ouverture complète du marché de l’électricité, sa nécessité et les mesures qui doivent l’accompagner. Certaines questions de fond méritent ainsi réflexion : Préserver la production renouvelable indigène et inciter aux investissements nécessaires dans ce secteur : est-ce compatible avec une ouverture complète du marché? Quelle place pour le libre choix du consommateur? La sécurité d’approvisionnement de la Suisse, en particulier en hiver, passe-t-elle forcément par une ouverture du marché et un accord avec l’Union européenne? La signature d’un accord avec l’Union européenne est-elle la seule bonne raison pour ouvrir le marché de l’électricité ?